dimanche 2 septembre 2012

2 août - Les fjords de l'Ouest

 
Quelques jours après avoir traversé les fjords de l'Est, nous nous apprêtons à découvrir ceux de l'Ouest du pays. On espère vivement que le temps sera plus agréable et nous permettra d'admirer les paysages. Bêtement, on imaginait les pentes des fjords couvertes de sapins. Mais l'Islande n'est pas la Norvège ! C'était oublier qu'il n'y a que très peu d'arbres en Islande et que les quelques bois présents ont été plantés il y a moins de 30 ans. Nous ne sommes pour autant pas déçus en entrant dans cette région. Déjà, longer la mer en voiture a quelque chose de beaucoup plus agréable qu'une balade sur la côte en France. Comme d'habitude, la route est déserte, on ne croise que des moutons et quelques fermes par ci par là. Cette région est tellement peu habitée et visitée que nous roulons presque tout le temps sur des pistes. Il faut donc faire très attention aux graviers qui pourraient être fatals à notre pare-brise ! Les couleurs de l'eau sont magnifiques et la grève est jonchée de bois flottés. Nous apprendrons à la lecture du guide qu'il s'agit de bois venu de Sibérie ! Et oui, quand on situe mentalement l'Islande, on la situe sur un planisphère donc "loin" de la Sibérie. Mais si on regarde le globe, on s'aperçoit que la Sibérie est bien plus près qu'on ne l'imaginait des côtes islandaises. L'été, la route du Nord étant dégagée de ses glaces, les bois morts peuvent flotter de l'autre côté de l'Océan Glacial Arctique. 


Holmavik
Nous longeons la côte du Strandir, à l'Est des fjords. Elle est moins escarpée et moins peuplée que la côte Ouest. La localité la plus peuplée, Holmavik n'a que 400 habitants ! C'est un petit village où nous nous baladons dans la matinée. Quelques kilomètres plus loin, nous nous arrêtons à Drangsnes, 80 habitants. Ce petit hameau est charmant et on s'y sent vraiment bien. Depuis quelques jours, nous sommes fatigués, surtout par la route, et on commence à avoir envie de se reposer. Il y a un petit village de bungalows en bois en bord de mer, on en aurait bien loué un pour quelques jours ! A défaut de cela, on se contente de pique-niquer sur la terrasse de l'un d'entre eux, inoccupé bien sûr. Notre plus proche voisin est une figure locale : Kerling, un troll pétrifié ! En réalité, il s'agit d'un énorme caillou de roche volcanique... Après déjeuner, nous enfilons nos maillots de bain pour profiter des hot pots géothermaux gratuits du village. Les habitants de Drangsnes sont particulièrement soignés : il y a de petits vestiaires à disposition pour se changer, avec douches et toilettes. Inutile de souligner que, comme partout en Islande, tout est extrêmement propre et bien entretenu. Nous sommes toujours autant surpris par le respect des habitants envers leurs équipements publics. Une fois en maillot, il faut affronter le froid (environ 10 °C) et traverser la route pour atteindre les bains. C'est la première fois que nous mettons une polaire sur un maillot de bain !!! On pourrait penser que la situation des hot pots près de la route n'est pas des plus agréable mais n'oublions pas qu'il n'y a que 80 habitants à Drangsnes et que la route s'arrête en pleine nature seulement quelques kilomètres après le village ! Nous sommes restés plus d'une heure à barboter dans l'eau à 40° ! Comme animation seule une voiture est passée devant nous et nous avons eu la compagnie d'un chat qui jouait à cache-cache ! Nous avons donc vraiment profité de ce moment de détente avec vue sur le fjord...


Vous avez dit Hot Pot ?!

Triple hot pot !

Brrrrrrrrrr !

Aaaahhhhhh !





Nous quittons la côte pour traverser la péninsule. Nous sommes seuls au monde sur la route 61 sur des dizaines et des dizaines de kilomètres. 





Nous nous retrouvons au Nord-Ouest, où les fjords sont reliés au détroit du Danemark, qui sépare l'Islande du Groenland. Le paysage est beaucoup plus escarpé et notre souhait a été exaucé : il fait beau, on peut enfin voir à quoi ressemble un grand fjord dans son ensemble, c'est à dire pas enfoui sous les nuages ! Certains diront que le paysage est monotone mais nous ne sommes pas d'accord. S'il est effectivement quelque peu pénible de conduire dans les fjords dans le sens où il faut longer la côte sur des dizaines de kilomètres pour la remonter ensuite dans l'autre sens, on ne se lasse pas d'admirer l'environnement alentour.



En plus, on distingue au loin la péninsule du Hornstrandir et sa calotte glaciaire, l'un des endroits les plus sauvages de l'Islande, exploré seulement par quelques randonneurs et les renards arctiques. Voila de quoi faire travailler notre imagination !




Après nous être arrêtés pour découvrir une charmante petite ferme où il fait bon vivre, on découvre au détour d'un virage plusieurs voitures et un vélo arrêtés au bord de la route, leurs passagers scrutant la mer à l'aide de jumelles. Curieux, on s'arrête à notre tour et un panneau nous apprend que nous sommes dans une zone où vivent des phoques ! On est un peu déçus de ne pas avoir de jumelles... Quelle n'a pas été notre surprise lorsque les passagers de la voiture sont repartis en laissant leurs jumelles dans une grosse boite posée sur une table de pique-nique ! On l'ouvre à notre tour, et c'est un véritable trésor qui s'offre à nous : les fameuses paires de jumelles sont bien là, mais aussi des pommes de terre, des pots de confitures de myrtille maison, un petit cahier et une tirelire. Tout est mis à disposition par le fermier voisin. Après avoir écrit un petit mot de remerciement dans le cahier et profité des jumelles pour admirer les phoques qui se prélassent tranquillement dans l'eau, nous emportons en souvenir un pot de confiture, sans oublier de payer bien sûr. Les Islandais nous surprennent toujours autant par leur sens de l'accueil et de la gentillesse... Nous retrouverons à plusieurs reprises ce genre de petites installations sur les bords de route.





Le soir, c'est le camping municipal de la "grande" ville des fjords, Ísafjörður, 2500 habitants, qui nous accueille. Le camping est très agréable. Il est situé juste à côté d'une jolie petite chute d'eau et il est traversé par un petit ruisseau près duquel nous plantons notre tente. As usual, les installations communes sont tops et il y a même un trampoline qui fait la joie de Noémie !! Le camping est assez peuplé, mais nous n'avons pas eu à souffrir du bruit des autres occupants. Ils sont tous là pour une manifestation sportive organisée le lendemain : un tournoi de football dans la boue !! A cet effet, des terrains boueux sont arrosés continuellement par des jets d'eau... La compétition a beaucoup de succès chez les Islandais, fervents amateur de ce sport alternatif, mais aussi chez les étrangers : des Anglais sont venus spécialement pour y participer. Nous sommes très déçus de devoir quitter la ville le lendemain matin. Nous étions très très curieux de voir ces matchs et l'ambiance au sein des supporters !

Bon match !

Notre camping

Après un bon plat de pâtes accompagné de sauce tomate et de thon, Loïc, en quête de belles photos, entraîne Noémie (qui préfèrerait lire tranquillement dans la tente car il fait très froid) à la recherche d'un spot pour regarder le coucher de soleil entre la pointe des fjords. Moment de tranquillité et de contemplation... que Noémie ne regrettera pas !



 

1 commentaire:

  1. Bonjour Noémie, bonjour Loïc,

    Je viens de découvrir votre blog.
    Je n'ai pas encore eu le temps de tout parcourir, mais je vais m'y employer activement dans les tous prochains jours!

    Félicitations pour vos très très belles photos (même si je trouve un peu dommage les inscriptions de copyright).

    Avec ma compagne nous étions en Islande dans la même période l'été dernier, nous avons également fait le tour de l'Islande (en sens inverse) avec quelques incursions sur les hauts plateaux (c'est un voyage à part entière que nous vous recommandons chaudement!!) ... et nous avons passé une nuit au camping d'Ísafjörður!
    Sûrement moins matinaux que vous, nous avons pu assister aux préparatifs d'un match de foot-boue (http://en-vadrouille.eklablog.com/29-juillet-isafjordur-hvammstangi-a48216953) mais nous avons du aussi hélas partir avant le coup d'envoi.

    Merci pour cette agréable piqûre de rappel!

    Rémy

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