mercredi 5 septembre 2012

5 août - Péninsule du Snæfellsnes


Aujourd'hui, nous poursuivons notre découverte de la péninsule du Snæfellsnes. Dans l'idéal, on aurait adoré faire un trek sur les hauteurs du volcan, le Snæfellsnesjökull, dont Jules Verne en a fait l'entrée de son célèbre "Voyage au Centre de la Terre". Malheureusement, les conditions météos ne sont pas propices à l'ascension du volcan : il y a un brouillard persistant qui ne nous permettra même pas d'apercevoir son sommet. Nous ne nous laissons pas abattre pour autant ! L'Islande regorge de merveilles de la nature et nous savions que notre séjour serait tributaire des caprices du temps. C'est d'ailleurs pour cela que nous n'avions pas prédéfini un itinéraire journalier tout tracé, préférant nous adapter au fil des jours. 




A défaut du volcan et de son glacier, nous profitons des plages de la péninsule, toutes plus surprenantes les unes que les autres de part la présence de nombreuses formations rocheuses dues aux éruptions volcaniques. La plage de Djúpalónssandur est le parfait endroit pour tester votre force ! On y trouve en effet le test auquel chaque aspirant matelot devait se soumettre s'il souhaitait embarquer sur un navire. Quatre énormes rochers sont présents face à lui : Amlóði ("incapable", 23 kg) ; Hálfdrættingur ("faible", 54 kg) ; Hálfsterkur ("mi-fort", 100 kg) ; et Fullsterkur ("complètement fort", 154 kg). Pour espérer un jour faire partie d'un équipage, il fallait soulever au minimum Hálfdrættingur ! Nous ne savons pas si cette histoire relève du folklore local ou si elle a vraiment servi "d'entretien d'embauche"...

Tout près, la plage de Dritvik laisse particulièrement songeur. Les formes prises par les coulées de lave solidifiées par l'océan sont si irréelles qu'elles vous transportent dans une rêverie exacerbée par le bruit des vagues. Sur les galets jonchent les restes rouillés d'un chalutier anglais échoué en 1948. La lecture du panneau relatant le destin tragique des marins nous permet de mieux comprendre pourquoi le site est resté en l'état : il s'agit désormais d'un lieu de mémoire à l'abnégation de ces hommes qui prennent des risques en partant jour après jour en mer.





 


Nous faisons une petite halte dans le village de Hellnar où se trouve le centre d'information du parc national du Snæfellsnesjökull. On y trouve de nombreuses ressources sur la géologie de cette région, ainsi que sur la faune et la flore environnantes. Des guides professionnels peuvent vous renseigner sur les randonnées à faire dans le parc. 



Pour déjeuner, nous décidons de trouver un promontoire sur les hauteurs du volcan qui nous permettra d'observer la côte. Nous empruntons une piste sinueuse qui nous conduit vers des grottes de lave nées de l'effondrement d'un cratère. Selon la légende, elles seraient le lieu d'habitation originel du Petit Peuple, ces sortes d'elfes auxquels les Islandais sont toujours attachés au point de leur fabriquer des petites maisons dans leurs jardins. Dans l'une des grottes près desquelles nous nous trouvons, Sönghellir, on les entendrait même chanter ! Les contes et légendes nordiques sont très ancrées dans le quotidien des gens, bien plus que dans le reste de l'Europe. Par exemple, à Noël, point de Père Noël pour offrir les cadeaux mais treize lutins farceurs, les Jólasveinar, qui viennent jouer de vilains tours comme manger les mets du réveillon en cachette ! Mais ces petits êtres ne sont pas que des farceurs : tous les soirs, pendant les treize jours précédant Noël, chaque lutin vient déposer des cadeaux et des bonbons dans les souliers des enfants sages et des vieilles patates dans ceux des enfants méchants !


Le sol environnant est couvert de mousse moelleuse, comme souvent dans ces étendues de lave. Nous avons pris l'habitude de nous y installer confortablement ! On s'aperçoit rapidement que les petits buissons qui nous entourent sont couverts de myrtilles !! Chouette alors ! Notre goûter est tout trouvé ! On emplit nos tasses de ces délicieuses baies.



Nous quittons la péninsule du Snæfellsnes en direction de Reykjavík. Nous longeons toujours la côte. A notre gauche, le relief est jalonné de volcans. A notre droite, sur le littoral, il n'y a qu'une vaste plaine. Au loin, apparaît peu à peu un imposant volcan, l'Eldborg. Au fur et à mesure que l'on s'en approche, on s'aperçoit qu'il a la forme d'un coquetier ! On a l'impression qu'il est seul au milieu d'une vaste étendue désertique. On décide de s'en approcher. Nous nous garons près d'une ferme où sont élevés des chevaux et nous empruntons le sentier de randonnée qui nous conduira au sommet du cratère. C'est parti pour quelques heures de marche ! Nous sommes surpris de la richesse de la végétation qui nous entoure : arbustes s'apparentant à une sorte de "garrigue" nordique, nombreuses fleurs, mousses... 







L'endroit est très agréable et nous apprécions marcher dans cet environnement, d'autant plus que nous roulions depuis assez longtemps. L'ascension du cratère en tant que tel est un peu physique, il faut escalader sa paroi, mais le sentier a été bien aménagé et nous arrivons au sommet où nous profitons de la vue et d'un goûter bien mérité. Sur le sentier du retour, nous croisons un groupe de randonneurs allemands qui nous parlent des jeux olympiques de Londres que nous avons complétement loupés depuis leur ouverture ! Dans la voiture, nous nous régalons de nos myrtilles fraichement cueillies.


Reprenant la route, nous nous enfonçons un peu dans les terres à la découverte de deux chutes d'eau, Hraunfossar et Barnafoss, situées sur la rivière Hvita. Comme la fin de journée est proche, nous sommes seuls sur le site, le parking est désert. La chute Barnafoss est la plus impressionnante. Elle tire son nom, "La chute des enfants", d'une tragique histoire s'y étant déroulée autrefois. Un soir de Noël, deux enfants d’une ferme proche sont laissés sans surveillance. Malgré l'interdiction de leur mère, ils sortent et vont près de la rivière. Alors qu'ils traversent le pont de roche qui enjambe la cascade, ils glissent et chutent dans l'eau glacée et tumultueuse. Nous nous baladons autour des chutes et les admirons de différents points de vue. 



Nous passerons la nuit au camping de Borgarnes, 1800 habitants. Le terrain est situé au bord de l'eau. Les sanitaires sont rudimentaires mais propres. Il n'y a pas de cuisine. Le seul petit point négatif de ce camping est qu'il est situé à proximité de la route et nous serons réveillés par les voitures au petit matin. Malgré tout, nous le recommandons du fait qu'il n'y a quasiment pas de circulation la nuit et qu'il est très peu cher.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire